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Value Investing : investir dans des actions dépréciées
Dernière mise à jour : 18 avr. 2022

Sommaire
Qu'est ce que le value investing ?
Les 6 principes du value investing 1. Utilisation de l'analyse fondamentale 2. Valeur intrinsèque 3. Irrationalité du marché 4. Marge de sécurité 5. Diversification 6. Une direction d'entreprise favorable à l'actionnaire
Comment trouver des actions value ?
Qu'est ce que le value investing ?
Le value investing est une stratégie d'investissement qui consiste à acheter des actions dont le cours de bourse est nettement inférieur à la valeur intrinsèque de l'entreprise.
Théorisée dans les années 1920 par les économistes américains Benjamin Graham et David Dodd, le value investing se résume à acheter des actions fortement décotées et à les revendre lorsque leur cours de bourse revient à la normale, c'est à dire lorsqu'il se rapproche de la valeur intrinsèque de l'entreprise.
Le value investing a été grandement popularisé par l'investisseur Warren Buffet, ancien élève et disciple de Benjamin Graham à l'Université Columbia. Buffet a utilisé avec succès la stratégie du value investing à ses débuts, avant de la perfectionner au fil du temps.

Les 6 principes du value investing selon Benjamin Graham
Dans son ouvrage intitulé l'Investisseur Intelligent (The Intelligent Investor en anglais) publié pour la 1re fois en 1949, Benjamin Graham décrit les bases du value investing et explique comment investir en profitant de la volatilité du marché.
1. Investir en se basant sur l'analyse fondamentale
L'analyse fondamentale est au coeur du value investing. Selon Graham, l'investisseur intelligent juge la pertinence d'un investissement en étudiant les fondamentaux de l'entreprise, c'est à dire en s'intéressant de très près à la solidité financière de l'entreprise, sa stratégie et ses prévisions de croissance.
À la différence de l'investisseur, le spéculateur achète une action en pariant sur le fait qu'une autre personne, poussée par l'effet de marché, la lui rachètera plus chère. Le spéculateur mise sur les conditions de marché et non sur la valeur fondamentale d'un actif.
2. Acheter lorsque le cours de bourse de l'entreprise est inférieur à sa valeur intrinsèque
Graham définit une bonne affaire - "a bargain" en anglais - lorsque le cours de bourse d'une entreprise est inférieur aux 2/3 de la valeur de ses actifs courants nets (Net Current Asset). Les actifs courants nets d'une entreprise correspondent à la différence entre les actifs mobilisables à court terme et la dette totale (le passif) de l'entreprise. Pour vulgariser, les actifs courants nets équivalent à la somme d'argent que vaudrait une entreprise en cas de faillite, une fois toutes ses dettes payées. En achetant une action pas plus des 2/3 de la valeur intrinsèque de l'entreprise, l'investisseur fait une bonne affaire selon Graham.
Graham insiste également sur le fait que d'autres éléments sont à prendre en considération, comme par exemple le ratio cours sur bénéfices (Price-Earnings Ratio), la solidité financière de l'entreprise et ses perspectives de profits futurs.

3. Profiter de l'irrationalité du marché pour acheter et vendre
Graham compare les fluctuations de Mr Market - ou Monsieur le Marché (boursier) en français - au comportement d'une personne maniaco-dépressive. Par moment, le marché est beaucoup trop optimiste. Les gens deviennent euphoriques et le prix des actions s'envole de manière excessive. À l'inverse, par moment le marché se montre très pessimiste et le prix des actifs baisse outre mesure - y compris pour les meilleures entreprises.
Et c'est de ces excès dont il faut profiter selon Graham. L'investisseur intelligent se doit d'acheter à bas prix lorsque le marché est déprimé. En retour, il se doit de vendre lorsque le marché revient à la raison, ou encore mieux lorsqu'il est beaucoup trop optimiste. Ce faisant, l'investisseur peut vendre à prix fort, c'est dire au dessus de la valeur intrinsèque de l'entreprise. En résumé, l'investisseur tirera profit de la différence entre le cours de bourse de l'action et la valeur intrinsèque de l'entreprise, à la hausse comme à la baisse.
4. Acheter avec une marge de sécurité (Margin of Safety)
Pour être performant sur le long-terme, un investisseur doit savoir faire fructifier son argent avec brio. Mais il doit avant tout savoir limiter ses pertes. En refusant de payer un prix trop fort pour un actif, un investisseur "value" se protège au maximum contre une chute trop importante du prix de ce dernier et/ou d'une potentielle erreur d'appréciation de sa part.
En achetant avec une marge de sécurité - c'est à dire en investissant dans une entreprise dont le cours de bourse est nettement en-dessous de sa valeur intrinsèque et dont le ratio cours sur bénéfices est historiquement bas - l'investisseur intelligent met toutes les chances de son côté, même en cas de crack boursier. En effet, dans cette hypothèse une action aura tendance à retrouver assez rapidement un cours proche de la valeur intrinsèque de l'entreprise. Enfin, en cas de faillite, la valeur des actifs courant nets par action serait supérieure au prix payé pour acquérir l'action en question.
5. Diversifier son portefeuille boursier
Toujours dans le but de réduire au maximum le risque encouru, Benjamin Graham préconise de diversifier son portefeuille boursier avec au moins 30 titres (actions) distincts. En faisant cela, l'investisseur gommera les quelques erreurs d'investissement potentielles qu'il a pu à faire.
Marqué par la Grande Dépression des années 1930, Graham a toujours investi en gardant en tête que personne n'était en mesure de prédire le futur d'un marché boursier, mais que dans tous les cas, les marchés revenaient toujours tôt ou tard à la raison.
La diversification boursière est l'un des points sur lesquels Warren Buffet a très rapidement montré un fort désaccord avec son mentor. Selon Buffet, pour un investisseur confirmé - et talentueux - la diversification est le meilleur moyen de limiter les profits potentiels. Ainsi, il recommande d'investir dans un nombre réduit de titres. Mais des titres triés sur le volet et de très grande qualité.
"Diversification is protection against ignorance.It makes little sense if you know what you are doing." Warren Buffet
6. Une direction d'entreprise favorable à l'actionnaire
Pour Graham, l'actionnaire doit être au centre des préoccupations de la direction de l'entreprise, et en premier lieu de son PDG. Un actionnaire est en réalité propriétaire d'une partie de l'entreprise et il est en droit d'être exigeant envers les dirigeants, notamment en ce qui concerne les résultats financiers et le cours de bourse de l'action.
"Poor management produces poor market prices" Benjamin Graham
Le but de l'investisseur étant de faire fructifier son argent, il doit s'assurer de recevoir régulièrement son dû, c'est à dire une partie des profits de l'entreprise. Lorsque l'entreprise fait des bénéfices, l'actionnaire en reçoit généralement une partie par le biais de dividendes. Mais dans certains cas, la direction peut choisir de ne pas verser de dividende et de réinvestir les profits dans la croissance de l'entreprise. Dans ce cas-là, l'actionnaire se doit d'être attentif au rendement du capital investi (ROIC en anglais) et s'assurer que le management fait bon usage des profits réinvestis.
Enfin, Graham recommande de fuir les entreprises dirigées par des PDG au salaire exubérant et dont la rémunération comprend un nombre important de stock options. En effet, lorsque ces stock options sont activés, le nombre d'actions de l'entreprise en circulation augmente et l'actionnaire se retrouve "dilué".
Exemple : une entreprise est constituée de 100 actions. Vous êtes propriétaire de 5 actions, soit 5% de l'entreprise et des profits qui sont distribués. Après l'activation de stock options de la part de membres de la direction, le nombre d'actions de l'entreprise en circulation passe à 120. Vos 5 actions ne représentent plus que 4.16 % de l'entreprise et des profits distribués.
Comment trouver des actions values ?
Pour trouver des actions values, l'investisseur devra étudier en profondeur la stratégie et les comptes de nombreuses entreprises. Les 3 ratios à s'intéresser de près sont généralement les suivants :
Ratio cours sur bénéfices (Price-Earnings Ratio)
Prix / valeur comptable (price to book ratio)
Actifs courants nets par action (en anglais Net Current Asset per Share).

Les comptes des entreprises cotées en bourse sont publiés chaque trimestre sur leur site internet, dans la rubrique dédiée aux investisseurs. Néanmoins, nous vous recommandons d'utiliser des sites comme Yahoo Finance, ZoneBourse ou encore Boursorama Bourse. Ces derniers répertorient gratuitement de nombreux bilans financiers et proposent une multitude de données historiques, ainsi que des éléments financiers sur les entreprises.
À quelles actions value s'intéresser en 2022 ?
En Avril 2022 , les 5 actions françaises ci-dessous peuvent être considérées comme value si l'on se réfère à leur PER (ratio cours/bénéfice), qui est nettement inférieur à la moyenne du marché parisien :
Action | Prix | PER | Dividende (annuel) |
Axa (EPA. CS) | 27€ | 9,08 | 5.70% |
Bouygues (EPA: EN) | 31.15€ | 10,56 | 5.78% |
Covivio (EPA: COV) | 73.90€ | 7.60 | 5.07% |
Renault (EPA: RNO) | 22.23€ | 6,86 | - |
Société Générale (EPA : GLE) | 22.86€ | 3,83 | 7.22% |